Représentation d'une photo en noire et blanc d'Ahmadou Ahidjo.

Ahmadou Ahidjo, le premier président du Cameroun

Tout le monde a déjà entendu parler de La République du Cameroun, ou Le Cameroun dans sa forme réduite. Mais combien de personnes connaissent vraiment ce pays ou les habitants qui l’ont marqué ? C’est difficile à dire. Ainsi, j’ai décidé de vous parler d’une de ces personnalités publiques, Ahmadou Ahidjo, le premier président du Cameroun.

Le pays

Avant d’entrer dans la vie du président, je vous propose de parler rapidement des caractéristiques du Cameroun. Ce pays a obtenu son indépendance le 1er octobre 1961. Aujourd’hui, il compte 27 744 989 habitants. Cette contrée se trouve en Afrique Centrale, bien que certains documents indiquent l’Afrique de L’Ouest. Il a de nombreux voisins comme Le Nigeria, Le Tchad, Le Congo et d’autres. Sa capitale se nomme Yaoundé.

Tout d’abord, il faut savoir qu’auparavant, Le Cameroun était une colonie allemande jusqu’à la Première Guerre mondiale, après, le pays sera sous délégation de la société des nations par La France et L’Angleterre. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, il est placé à l’ONU, toujours sous mandat par La France et L’Angleterre. De par ses terres, l’on peut découvrir de nombreux dialectes, Haoussa, Douala, Bankon, etc. Cependant, n’oublions pas que le français et l’anglais sont ses deux langues officielles. À la naissance de ce pays, ce sera Ahmadou Ahidjo qui le dirigera.

Représentation d'un globe montrant l'Afrique et l'emplacement du Cameroun.
Emplacement du Cameroun en Afrique. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cameroun

Présidence du pays

Ahmadou Ahidjo est né le 24 août 1924 à Nassarao, prés de Guaroua, capitale de la région Nord du Cameroun. Il aura quatre enfants, un fils d’un précédent mariage avec Adda Garoua et trois filles d’un second mariage avec Germaine Ahidjo, qu’il épousera le 17 mai 1957. Ainsi, Mohamadou, Babette, Aîssatou, Aminatou et leurs parents vivront confortablement grâce à l’élection du chef de famille aux présidentielles. Le 5 mai 1960. Il a donc trente-six ans quand il accède au pouvoir. Ce poste, il le gardera jusqu’à sa démission le 4 novembre 1980.

De par son rôle, Ahmadou veut améliorer Le Cameroun. Pour se faire, il entreprend des chantiers pour développer et industrialiser son pays. L’homme a plusieurs objectifs, mais le premier est d’instaurer l’unité nationale. Cela se fera difficilement. En effet, au début de l’indépendance, le terrorisme, les rébellions et d’autres obstacles apporteront beaucoup de difficultés sur le chemin de l’ordre. Le président souhaite que le Cameroun ai une place de choix en Afrique, il veut faire de ce pays, une contrée unie ou règne l’harmonie et la paix.

Ahmadou souhaite que chaque Camerounais et Camerounaise trouve un travail afin d’accroître le développement économique, social et culturel du pays. De surcroît, il veut que son pays ai une image amicale et fraternelle vis à vis des autres peuples de L’Afrique, mais aussi des autres territoires du monde. C’est le 20 mai 1972 qu’il réussit à mener à bien son objectif premier, l’unité nationale. Neufs ans plus tard, il sera réélu. Nous sommes en 1981, il a cinquante-six ans.

Représentation d'une photo en noir et blanc d'Ahmadou Ahidjo. Il porte un chapeau, un tunique et une petite moustache.
Photo d’Ahmadou Ahidjo. Source : https://archivesdemontreal.ica-atom.org

Un changement inattendu

Cependant, un an après sa réélection, plus précisément, le 2 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo prononce un discours devant le pays entier. Dans celui-ci, il explique qu’il veut démissionner, la peur commence à apparaître. En effet, depuis l’indépendance du pays, il n’y a eu aucune démission et beaucoup redoute cette décision. Ce sera Paul Biya, alors Premier ministre, qui prendra, la relève. Le 6 novembre 1982, l’ancien président quitte le palais présidentiel et se retire à Garoua, après avoir fait le tour du pays pour demander le soutien au nouveau président. Avant qu’Ahmadou ne fasse cette élocution, personne n’était au courant sauf sa femme Germaine. Ainsi, l’on peut comprendre la réaction du peuple camerounais.

Cela ne s’arrangera pas, en effet, en 1983, le climat est tendu au Cameroun, tout d’abord via la décision de l’homme, mais aussi de par les tensions entre Paul Biya et Ahmadou Ahidjo. Il y a même un complot qui aura lieu un an plus tard. Cependant, il sera déjoué par les forces loyalistes. Ce dernier aurait été coordonné par Ahmadou lui-même, bien sûr, ce n’est pas le cas. Cependant, c’est quand même des coups de feu qui se sont fait entendre dans la capitale Yaoundé. Apparaît alors une confusion durant toute la journée du 6 avril 1984. S’en sont suivi tout un tas d’arrestations de militaires majoritairement du Nord.

L’exil

Suite à ce putsch, Ahmadou Ahidjo est contraint à l’exil en France, pays où il était en vacances lors de cet attentat. Il sera condamné à la peine de mort. Ce dernier, le musulman du Nord accuse Biya, le chrétien du sud de brimer le nord du pays. Alors que Paul, calomnie Ahmadou d’être un despote. Il y aura une rupture entre les deux hommes.

Via cette décision, le passeport de la famille Ahidjo a été retiré. Les biens d’Ahmadou et ceux de son épouse sauront bloqués ou enlevés. L’ancien président demandera seulement que l’on garde le compte bancaire qu’il a en Amérique. Grâce à cet argent, il voulait apporter des fonds au Cameroun. Il a donc pensé à son pays avant de penser à lui et à sa famille.

En 1984, il trouve asile au Sénégal, plus précisément à Dakar. Pendant ce temps dans son pays, une purge du régime des officiers et cadres le soutenant sera faite. Ils seront écartés parfois même emprisonnés sans jugement ni inculpation. L’ancien président et sa famille resteront à Dakar, endroit où l’homme meurt le 30 novembre 1989. Il y aura beaucoup de personnalités politiques qui viendront à son domicile pour lui rendre un dernier hommage, par contre, personne au Cameroun s’est inquiété pour la famille Ahidjo. Ahmadou sera enterré à Yoff un dimanche dans le cimetière musulman, trois jours après sa mort.

Représentation d'une photo de Paul Biya. Il est habillé d'un costume, une moustache et il sourit.
Paul Biya. Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/Paul_Biya

Le nom d’Ahmadou Ahidjo lavé

Lorsque que son nom refait surface dans les meetings et les lieux publics, Ahmadou Ahidjo est mort depuis environ trois ans. Son nom était banni du pays et pendant ces années, jamais le Cameroun n’a fait allusion à la famille. Ainsi, durant cette année 1992, une loi d’amnistie en faveur du président, mais aussi de toutes ces victimes est créé, or sa dépouille restera au Sénégal.

Paul Biya, qui s’était réconcilié avec l’ancien président quelque temps avant sa mort demande la réhabilitation d’Ahidjo et sa famille. Par contre, cette dernière ne retournera pas au Cameroun, car Biya attendait qu’elle fasse elle-même une demande, mais comme disait Germaine Ahidjo, ce n’est pas à eux de faire la réclamation. Néanmoins, la décharge sera acceptée et le nom d’Ahidjo sera lavé. Depuis ce jour et à chaque date anniversaire de la mort d’Ahmadou, les gens demandent quand sa dépouille reviendra au Cameroun, il semblerait cependant que ce ne soit pas encore le cas.

Représentation d'une photo montrant la tombe d'Ahamdou Ahidjo. Elle est faite d'une sorte de marbre et entourée de pierres blanches.
Tombe d’Ahmadou Ahidjo. Source : http://josianekouagheu.overblog.com/2015/11/en-pelerinage-sur-la-tombe-d-ahmadou-ahidjo.html

Hommages

Ahmadou Ahidjo était un homme de foi pas spécialement prédestiné à être chef d’État. Cependant, il a toujours eu des ambitions pour avoir une carrière politique. Il faut beaucoup de qualités pour être un chef, du bon sens, du courage, avoir du cœur, être patriote, mais aussi beaucoup aimer son pays. Cet homme était pour la réunification et bien qu’il ai été sceptique envers la réussite de cette dernière, il y a toujours cru.

Certes, il souhaitait l’unité nationale, mais en conservant les coutumes et les particularités du pays. D’ailleurs, il ne voulait pas qu’il y ait d’oppositions légales via plusieurs partis. Il a donc crée un parti initié, non élaboré par une loi. Cependant, dans l’avenir, il n’est pas contre le fait d’encourager des jeunes arrivants qui décideraient de bâtir d’autres groupes. Il ne faut pas oublier que lorsqu’Ahmadou devint président, Le Cameroun est au début de son indépendance donc un gouvernement de ce type aurait été dommageable.

Aujourd’hui, de nombreuses infrastructures et édifices portent le nom d’Ahidjo. Nous pouvons par exemple citer le stade Ahmadou Ahidjo, aussi appelé la cuvette de Mfandena, ou le monument de la réunification qui bien qu’elle ne porte pas son nom a été commandité par l’homme. Toutefois, il n’existe pas seulement des bâtiments portant son nom. En effet, l’homme apparaît aussi sur le billet de cent francs camerounais émis en 1962 ainsi que sur six timbres.

Représentation du billet de 100 francs camerounais. On y voit Ahmadou Ahidjo sur la gauche avec en fond des pierres.
Billet de 100 francs. Source : https://www.numiscollection.com/
Représentation du timbre de 25 francs. Il montre Ahmadou Ahidjo en noir et blanc sur un fond gris
Timbre de 25 francs. Source : https://philatelie-pour-tous.fr/ahmadou-babatoura-ahidjo-premier-president-du-cameroun/
Représentation du timbre de 50 francs. On y voit Ahmadou Ahidjo habillé en blanc sur un fond comportant le drapeau du Cameroun
Timbre de 50 francs. Source : https://djiboul.org/wp-content/

Conclusion

Cet être patriote et authentiquement africain avait pour mentor le général Charles De Gaulle. De par son sens aigu de la justice et de l’amitié, il a pu donner un visage au Cameroun. Son slogan « Informer, éduquer au-dedans et persuader, convaincre au-dehors » a permis au reste du monde de découvrir un nouveau pays avec un Passé difficile, mais qui ne cessera pas de grandir. Ahmadou Ahidjo était passionné par Le Cameroun pour ne pas dire amoureux, d’ailleurs, d’après les dires de sa femme, cette contrée avait une place presque plus importante dans le cœur du président qu’elle-même.

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