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Davy Crockett de l’Amérique au Mexique
Trappeur, soldat et homme politique américain, il a porté nombre de casquettes. Des films, dessins animés et chansons sont crées en son honneur, mais qui est vraiment Davy Crockett le roi des trappeurs ? Rendons-nous en Amérique pour le découvrir.
Les origines du chasseur
Né dans une famille aux origines irlandaises ayant pour lointain ancêtre le français Croquetagne, capitaine d’huguenot de la garde de Louis XIV. Fils d’un aubergiste, nommé John Crockett, David Stern Crockett est né le 17 août 1786 dans le Comté de Green, appartenant à l’état de Franklin qui n’existe plus de nos jours. Étant le cinquième enfant d’une fratrie de neuf, il n’a pas eu une éducation très poussée.
À douze ans et pendant presque trois années, il fugue. Une fois de retour au domicile paternel, il travaille comme agriculteur puis devient trappeur. Quelque temps, après, il rencontrera Mary Finley surnommée Polly, or elle mourra après lui avoir donné trois enfants. En 1813, à 27 ans, il s’engagera en tant que soldat. Trois ans après il se remarie avec Elizabeth Patton. Ensemble, ils auront quatre enfants.

Les engagements de Davy Crockett
Le 24 septembre 1813, il sert le Second Regiment Of Tennessee Volunteer Mounted Riflemen pendant quatre-vingt-onze jours. Là, il participe en compagnie de certaines tribus amies à la guerre contre les Indiens Creeks. Dans cet affrontement, ces derniers sont manipulés par des spéculateurs immobiliers. Davy est son groupe sont sous les ordres du futur président, mais aussi de son futur ennemi Andrew Jackson. Grâce à ses exploits de chasseurs, il aurait tué cent cinq ours durant l’hiver 1826, le roi des trappeurs acquiert donc une certaine notoriété. Il décidera alors, de ce lancer en politique.
En 1817, il obtient le poste de juge de paix et intègre l’année suivante la milice avec le grade de Colonel. Lors des années 1821 et 1823, à l’Assemblée législative du Tennessee, il défendra les coureurs de bois et les premiers colons contre les spéculateurs. Quatre ans plus tard, ce sera contre les spoliations dont sont victimes les Indiens et les colons qu’il débattra.
Imaginez un homme vêtu d’une veste et d’un pantalon en daim. Il porte des mocassins et arbore sur la tête un chapeau avec une queue de raton laveur. Cet homme fait un discours afin de protéger toutes ces victimes, mais aussi soutenir les pionniers du Tennessee. C’est une scène dont l’assemblée a pu être témoin. En effet, ces martyrs ont pu obtenir des terres après la guerre d’indépendance. Ces terrains étaient occupés par les militaires, mais sont aujourd’hui abandonnés. Cependant, les spéculateurs leur réclament des fermages, or ces hommes et femmes ne vivent que de la chasse, de la pêche et de l’agriculture, ils ne peuvent donc pas payer et risque d’en être expulsé. Un combat difficile dont nous ne connaissons pas l’issue est alors mené. Or, des autres batailles encore plus complexe l’attende.

La dernière bataille du seigneur de la chasse
Le trappeur proche des Indiens s’opposera au président démocrate Jackson. Il réagit face à L’Indian Removal Act, une loi qui visait à déporter les Amérindiens. Ceux-ci vivent dans les territoires situés entre les treize États fondateurs et Le Mississippi, mais seront envoyés vers un territoire placé au-delà de ce fleuve. Cette règle concernera environ 60 000 personnes. Elle est signée le 28 mai 1830 par le président.
Malgré cela, Davy Crockett sera tout de même réélu en 1827, toujours avec l’étiquette démocrate. Or, en 1830, lors de l’élection, il échoue à cause de son opposition sur la question de l’abolitionnisme et du traitement réservé aux Indiens. La majorité étant acquise par les planteurs et spéculateurs fonciers, il y aura de nombreux départs à partir de 1840. Cependant, c’est en 1835 qu’il perd son siège, même année ou la pièce de théâtre Le Lion de L’Ouest créera sa légende.
Dégouté par cette politique, Davy, avant de quitter le Tennessee pour le Mexique, aurait dit à ses administrés:
» Puisque c’est comme ça, je pars au Texas ».
Cet état ne fait pas encore partie des États-Unis. Toutefois, les Américains en ont plus qu’assez de subir la tyrannie du gouvernement mexicain. Ils vont se battre pour avoir leur indépendance. 200 rebelles décident donc de défendre le Fort Alamo situé non loin de la frontière. À leur tête se trouve, William Travis, Jim Bowie et Davy Crockett. Cette bataille va durer environ treize jours du 23 février au 6 mars 1836. Ce sera face à plus de deux mille hommes dirigé en partit par Antonio Lopez de Santa Anna qu’ils se battront.
Le grand final
Avant de commencer, le général fait une proposition, ils leur offrent de se rendre sans condition. Une offre intéressante puisque la plupart des défenseurs sont étrangers au Mexique. Si le fort refuse alors le général fera chanter les armes. La réponse de Travis ne se fit pas attendre, il tira un coup de canon. Au sommet du clocher de la ville, on hissa le drapeau rouge. Tout le monde dans Alamo sait maintenant qu’aucun d’entre eux ne sera épargné. L’officier enverra cependant, des missives dans tous le pays pour demander de l’aide, mais il sait pertinemment que les renforts n’arriveront jamais à temps. Il trace donc une ligne au sol et quiconque la franchira devra donner sa vie pour le Texas. Tout le monde la franchit. Les rebelles ne peuvent plus reculer.
Le fort commence à être pilonné. Un premier assaut de deux heures est tenté, mais échoue. Alors, le général mobilisera cinq cents soldats mexicains. Ils attaqueront des quatre côtés à cinq heures du matin. Cet assaut va durer une heure trente et bien que les insurgés via leur artillerie ont pu causer de nombreuses pertes chez les Mexicains, ça ne suffira pas et une brèche sera ouverte.
La bataille continuera à l’intérieur des murs, mais les troupes, bien plus nombreuses prennent petit à petit différentes positions. Ils seront presque tous tués. Travis est mort au début de l’assaut, d’une balle dans la tête alors qu’il tirait du haut des murs. Bowie, malade, alité, mais qui c’est tout de même défendu jusqu’au bout serait mort dans son lit. Le roi des trappeurs quant à lui aurait été fait prisonnier et exécuté avec une douzaine d’hommes. Cette version est cependant contestée puisque de rares survivants affirment avoir vu le corps de Davy lors de l’assaut final. Par la suite, différents mythes vont se créer sur cette histoire.


Diverses légendes
Autour de la vie de Davy Crockett, plusieurs récits ont vu le jour. Via la série des années 50 de Walt Disney, on a pu découvrir un trappeur plein de ressources. Ce n’est pas réellement le cas. En effet, le vrai Davy Crockett est avant tout un aventurier fougueux avec un fort charisme qui a été élu trois fois au Congrès. Il se présentait comme un leader dans une Amérique complétement déboussolée. Un par un, les pères fondateurs disparaissent, il fallait donc se tourner vers la nouvelle génération. Le roi des trappeurs symbolisait ce renouveau, la conquête de l’Ouest.
Une seconde légende énonce le fait que lorsque Travis traça cette fameuse ligne dans le sable, une seule personne n’aurait pas franchi cette limite, Louis Rose. Cet homme, ayant déjà vécu plusieurs batailles, optera pour la fuite de nuit. Nous ne savons pas s’il a réussi ou non.
Au vu des circonstances de la mort de Crockett, l’on peut se poser une question. Vraisemblablement, certains indiquent avoir vu son corps sans vie, mais d’autres affirmes qu’il aurait été fait prisonniers. Alors, est-il mort les armes à la main ou a-t-il été exécuté après s’être rendu ? Nous ne connaissons pas la réponse. Par contre, cette controverse fera grandir de plus en plus sa légende durant le dix neuvième siècle.

Le roi des trappeurs dans la culture
Bien qu’en 1870, une nouvelle pièce de théâtre qui sera retransmise à l’écran en 1916 vante les actes du trappeur ce n’est vraiment qu’en 1956, avec la série de Walt Disney que sa légende explose. L’on parle alors de « crockettmania » et ce sont cinq mille bonnets de Davy qui sont vendus chaque jour. Ce chapeau étant fait avec une peau de raton laveur, il y a donc une forte hausse de prix de cette dernière de 2300 %. Tous les écoliers américains mais aussi français veulent leur déguisement. De plus, la même année, Annie Cordy est en tête des ventes de disques avec la version française de la chanson. Cette traduction est écrite par Francis Blanche. La tendance Crockett durera encore des décennies. Elle est moins présente aujourd’hui, mais l’on peut toujours trouver très facilement un costume du trappeur.
Après cette série, nombre de films verront le jour comme Alamo de et avec John Wayne. Peut-être une des versions les plus connues. Son histoire sera aussi retransmise via des livres, tout d’abord de par sa biographie, écrit par Davy lui-même sortie en 1834. Ensuite, par le biais de récits écrits par François Batet et parus à la bibliothèque rose. Sans oublier la ballade de Davy Crockett chanté comme dit plus tôt par Annie Cordy puis reprise avec d’autres personnalités connues. Beaucoup de supports qui n’ont fait qu’alimenter et permettre la découverte ou la redécouverte de la légende du roi des trappeurs.

Conclusion
Qu’il soit mort avec son fusil à la main nommé « Old Betsy » en hommage à sa sœur ou exécuté parmi d’autres hommes, Davy Crockett est un héros historique avant d’être un personnage de fiction. Il trône au panthéon américain des personnes qui ont marqué l’histoire des États-Unis et nul doute que l’on parlera encore de ce roi des trappeurs pendant plusieurs années. Celles-ci verront d’autres œuvres sur sa vie et sa légende se créer.
