Représentation d'une mosaïque montrant Constantin 1er. Elle est de couleur or et bleu.

La fin de la persécution du Christianisme

Avant l’édition de ce texte, les chrétiens furent persécutés en Italie, mais aussi en Europe. Cela à durée nombres d’années. Encore aujourd’hui certaines persécutions que ce soit par rapport au christianisme ou aux autres religions persistent. Ici, nous allons voir ce qu’est l’édit de Milan et à quoi il sert.

Les débuts de la religion chrétienne

Tout d’abord, il faut savoir qu’avant l’avènement du christianisme, les Gaulois tout comme les Romains sont polythéistes. Ils croient en plusieurs dieux. Rome n’interdit pas les croyances gauloises, au contraire. Elle adopte aussi certaines divinités d’Orient comme Isis. Toutefois alors que le christianisme naît vers 30 après-jésus-christ dans la province de Judée majoritairement peuplés par les Juifs, la domination romaine est de moins en moins supportée. Ceux-ci attendent l’arrivée d’un messie qui délivrera le peuple.

Ce libérateur porte le nom de Jésus. Ce Juif de Galilée est né à Bethléem et aurait vécu à Nazareth. Il parcourt le pays en annonçant l’évangile et la venue du royaume de Dieu. Jésus commande aux hommes, égaux, de s’aimer les uns, les autres et leur promet une vie éternelle après la mort. Il est suivi de douze apôtres qui drainent des foules considérables. Ainsi, de nombreux disciples suivent ses enseignements et croient qu’il est le fils de Dieu. Cependant, les autorités religieuses juives et romaines ne l’entendent pas de la même oreille, elles ne voient en lui qu’un imposteur. Le roi des Juifs sera arrêté et crucifié.

Après la crucifixion

Suite à la mort de Jésus, les disciples sont convaincus qu’il est ressuscité et qu’il a rejoint Dieu. Ceux-ci diffusent son message en Palestine et dans les autres parties de l’Empire romain. Paul de Tarse qui voyage de l’Asie mineure jusqu’à Rome est le premier à s’adresser aux païens. Ces derniers sont des personnes adhérentes à des croyances polythéistes contrairement aux religions monothéistes comme le christianisme, l’islam ou le judaïsme. La vie et les enseignements de Jésus sont rapportés dans des livres écrits après sa mort, les évangiles. Ce sont des écrits religieux et non-historiques.

Toutefois, la religion se propage lentement. En effet, les communautés chrétiennes se créent dans tout l’empire et au-delà, mais dans l’impassibilité des Romains qui se méfient des chrétiens. Effectivement, ceux-ci suivent une religion bien différente d’eux. Le christianisme proclame l’égalité des hommes, adore un condamné et les partisans se regroupent en toutes petites communautés ce qui peut donner un aspect clandestin et mystérieux. Tout cela n’aide pas à faire connaître cette religion au grand jour.

Représentation d'une mosaïque de Paul de Tarse. Elle est ronde. Il porte une longue barbe et des cheveux bruns ainsi qu'une toge blanche.
Mosaïque de Paul de Tarse. Source : https://www.pelerinsdelilemaurice.com/sur-les-pas-de-saint-paul.html

Le martyr

Bien que les Romains acceptent toutes les religions, elles ne doivent pas s’opposer aux dieux de Rome ni à la pratique du culte impérial. Or, les chrétiens font l’inverse, ils affirment que leur seigneur est le seul, le vrai. De par ce fait, la persécution des adhérents de cette religion débutera et au deuxième siècle, les chrétiens commencent à être condamné à mort et donner aux lions. De plus, ceux qui essaient de convertir de nombreux adeptes à leur foi sont martyrisés dans tout l’empire et surtout en Gaule romaine.

Cela durera de nombreuses années, jusqu’à en l’an 313 ou l’empereur Constantin annoncera l’édit de Milan. Grâce à cet écrit, il mettra fin aux persécutions et accordera la liberté de culte aux chrétiens. Avant celui-ci, les premières communautés n’ont pas le droit de se rassembler publiquement et encore moins d’avoir de lieux de cultes. Ils n’ont qu’une seule accréditation, enterrer les morts.

Représentation d'une tête de statue de Constantin 1er. Elle est faite en bronze.
Tête d’une statue de l’Empereur Constantin. Source : https://www.lejsl.com/

Le texte libérateur

Missive rédigée par deux empereurs romains, Constantin 1er, régnant sur la partie occidentale de l’Empire et Licinius sur la partie orientale. Nous aborderons leurs vies respectives dans d’autres articles. Ce texte, appelle pour confirmer juridiquement ce que l’édit de Sardique avait ordonné en avril 311. Nous parlerons aussi de celui-ci dans un autre dogme. Ce texte met fin aux mesures antichrétiennes en vigueur dans certains territoires. C’est le renouveau d’un empire affaibli par les rivalités internes et les menaces extérieures.

L’édit de Milan est un long-courrier circulaire dont l’identité officielle est contestée. En effet, ce serait plutôt une lettre entre les empereurs d’Orient et d’Occident destiné à être exploité juridiquement et appliqué par les généraux d’Empire. Le but étant d’imposer une liberté de culte au sein de tout l’Empire romain. En effet, la chrétienté est le seul culte alors victime de persécution.

Pourtant, en 312, il y a seulement 5 % de chrétiens sur la population totale de l’empire, toutefois, cela varie en fonction des territoires. Ainsi, il y en aurait eu 10 % à Rome, 20 % en Égypte, 10 à 20 % en Afrique et 30 % en Asie Mineure. Grâce à ce texte, le christianisme qui était considéré comme folie devient pour la première fois une religion protégée. Comme il est dit dans les extraits suivants de l’édit, leur première préoccupation était d’assurer le bien de la majorité.

« Moi, Constantin Auguste, ainsi que moi, Licinius Auguste, réunis heureusement à Milan, pour discuter de tous les problèmes relatifs à la sécurité et au bien public, nous avons cru devoir régler en tout premier lieu, entre autres dispositions de nature à assurer, selon nous, le bien de la majorité, celles sur lesquelles repose le respect de la divinité, c’est-à-dire donner aux chrétiens comme à tous, la liberté et la possibilité de suivre la religion de leur choix, afin que tout ce qu’il y a de divin au céleste séjour puisse être bienveillant et propice, à nous-mêmes et à tous ceux qui se trouvent sous notre autorité. (…)
Nous permettons dorénavant à tous ceux qui ont la détermination d’observer la religion des chrétiens, de le faire librement et complètement, sans être inquiétés ni molestés. (…)
Afin d’autre part que la mise en forme de notre généreuse ordonnance puisse être portée à la connaissance de tous, il conviendra que tu fasses faire une proclamation pour la promulguer, que tu la fasses afficher partout et que tu la portes à la connaissance de tous, de façon que nul ne puisse ignorer la décision prise par notre bienveillance. »

Bien sûr, la publication de cet acte a eu des conséquences relativement importantes à Rome. En effet, c’est la première marche d’une montée en puissance du Christianisme. Cela durera au sein de l’empire romain tout au long du quatrième siècle.

Le premier empereur chrétien

Tout d’abord, il faut savoir que Constantin 1er possède une conception très prononcée du Christianisme héritée de son père. Ainsi, certaines croyances romaines viendront influencer cette religion, principalement de par sa doctrine. Lorsque l’empereur réunit le premier concile universel de Nicée en 325, aujourd’hui la ville d’Iznik en Turquie, il a un objectif, unifier les différentes obéissances à un supérieur ecclésiastique. Cette assemblée réunit différents évêques de l’empire oriental et occidental. Ainsi, des dogmes clé sont posés pour établir une ligne directrice.

Cependant, l’édit de Milan ne sera pas le seul texte à marquer l’Histoire du christianisme. En effet, l’édit de Thessalonique crée en 380, dont l’on parlera dans un autre article, officialise le culte catholique orthodoxe. Il l’impose comme unique religion licite de l’Empire romain. Cet édit a été créé par Théodose 1er. L’année suivante, un second concile qui apportera des précisions sur celui de Nicée sera donné. Ainsi, le concile de Constantinople datant de 381 posera la doctrine de la pentarchie en Orient. Ce seront cinq villes patriarcales, Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem qui seront nommées.

L’officialisation

À la fin du quatrième siècle, plus précisément durant l’année 392, l’homologation du Christianisme est bouclé. Théodose 1er promulgue une série de décrets établissant l’interdiction du paganisme sur tout le territoire. Celle-ci avait débutée en 381 avec la fin des sacrifices d’animaux, le début des destructions de temple païens, suivi par des lois qui mettaient fin aux sacrifices d’images et d’objets et l’interdiction des fêtes païennes qui rythmaient les saisons et les travaux aux champs. Ces persécutions s’étaleront sur plusieurs années, ainsi, c’est une période sombre dans l’histoire du Christianisme. Cette religion devient cette fois, dans les faits comme dans le droit, l’unique religion de l’Empire romain. D’abord persécutée, elle est maintenant bourrelle.

L’on sait maintenant que Constantin 1er à créer l’édit de Milan, cependant, une question reste en suspens, pourquoi avoir réalisé ce texte ?

Représentation d'un dessin en noir et blanc de Théodose 1er. Il est habillé en tenue romaine et porte une couronne de laurier sur la tête.
Dessin de Théodose 1er. Source : http://leblogdeminizup.eklablog.com/theodose-ier-a166195770

Le beau christianisme

Tout d’abord, il faut savoir que l’art chrétien est discret. En effet, il est possible d’en trouver dans les maisons ou les pratiquant se réunissent, mais aussi dans les catacombes de Rome ou leurs morts étaient inhumés. Basiquement, c’est un art funéraire qui utilise des symboles comme le chrisme, mot formé avec les premières lettres de « Christ » en grec. « Khi » (X) et rhô (P) sont les premiers caractères de l’expression « Jesus Christos Theou Uios Sôter ». Ceux-ci forment en grec le mot ichtus, poisson, un autre symbole utilisé par les chrétiens. À partir du troisième siècle, il y aura tout de même de plus en plus d’images et de lieux de cultes officiels. D’ailleurs, la première église sera inspirée de basiliques romaines, car ce sont des bâtiments qui se prêtent le mieux à l’accueil de grandes assemblées. C’est grâce au chrisme que Constantin 1er décidera de créer l’édit de Milan.

En effet, le 28 octobre 312, l’empereur s’apprête à affronter un autre autocrate romain, Maxence. C’est la bataille sur le pont Milvius situé au-dessus du Tibre. Avant de combattre, Constantin aurait reçu une vision. Dans celle-ci, un chrisme lui prédit la victoire. Croyant, c’est alors que l’homme confiant débute le combat. Il gagnera cet affrontement. Cette hallucination l’aurait ensuite poussée à créer l’édit de Milan le 13 juin 313.

Représentation du chrisme. Un P traversé d'un X en noir.
Le chrisme. Source : https://paroisses-vic-bigorre.com/index.php/chrisme/

Une vision à la base de tout

De par l’édit de Milan, les chrétiens ne furent plus victimes de persécutions. Certes, lors de l’officialisation du Christianisme durant l’année 392, une période sombre à vu le jour, car Théodose 1er via plusieurs lois à interdit complétement le paganisme. Il voulait que le christianisme soit la seule religion existante, or, au sein d’un pays ou d’un royaume, il n’est pas possible qu’il y ai qu’une seule pratique religieuse. Cependant, on a pu voir que grâce à une illusion de Constantin 1er, les chrétiens ont cessé d’être tyrannisé. Toutefois ils sont passé d’un extrême à l’autre et ont mis beaucoup de temps avant de trouver le juste milieu pour que chaque religieux puisse pratiquer la doctrine qu’ils souhaitaient. Malheureusement, de nos jours, de par le monde, il existe encore des difficultés pour chaque croyant.

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