Représentation de Stanislas Lem

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Stanilaw Lem contre le collectivisme

Peut-être que ce nom ne vous dit rien. Cependant, vous connaissez probablement un de ces romans voir plusieurs. Par exemple, Solaris. Ce roman de science-fiction qui nous amène à se poser des questions sur l’être humain. Nous parlerons de celui-ci un peu plus tard. Commençons d’abord par l’auteur.

Jeunesse

Stanilaw ou Stanislas Lem est né le 12 septembre 1921 à Lviv, ville située aujourd’hui en Ukraine, mais qui auparavant, était placée dans les frontières de la Pologne. Il est Polonais. Son père était un médecin oto-rhino-laryngologue, c’est donc tout naturellement qu’il suivra cette voie. En effet, il étudiera la médecine. Toutefois, à cause de la Seconde Guerre mondiale qui vient d’éclater, il devra interrompre son apprentissage et travailler comme mécanicien et soudeur.

Lors du conflit, Stanislas rejoindra la résistance contre les nazis, mais la Russie commence à annexer la partie orientale de la Pologne, elle réussit et à la fin de la guerre, c’est une grande partie de la population de Lviv qui est forcée de se déplacer. Elle se dirigera vers la partie occidentale du pays. Au même titre que tous ces gens, la famille Lem doit elle aussi changer de ville et malgré ses racines juives, elle réussira à s’échapper de l’Holocauste.

Représentation de Stanislas Lem assis dans son bureau rempli de livres.
Photo de Stanislas Lem dans son bureau. Source: https://www.eternacadencia.com.ar/

La Cracovie

En 1946, Stanislas Lem et sa famille arrivent en Cracovie. Ici, elle peut séjourner dans l’appartement d’un ami. D’ailleurs, l’homme vivra dans cette ville toute sa vie. À présent, il peut reprendre ses études de médecine à l’université Jagellonne. Cependant, ce sont maintenant les sciences et les livres scientifiques qui l’attirent. Il obtiendra seulement un certificat, car si une personne menait à bien ses études de médecine, il devait travailler comme médecin militaire, mais lui, ne voulait pas cela. Il décide donc de ne pas terminer ses études.

Par ailleurs, ce document qu’il obtient lui permettra de travailler dans un institut scientifique. Il commencera à écrire sur son temps libre. La fascination qu’il a et les lectures qu’il entreprend lui permettra de dépasser de loin la plupart des auteurs de science-fiction.

Contexte de ces livres

Malgré la période communiste, Stanislaw à de la chance. En effet, il arrive à entrer en contact avec de bons éditeurs et rédacteurs ce qui permettra à ces livres d’êtres publiés. Via ceux-ci, il étudie les relations entre les hommes et les extraterrestres dans l’avenir de l’humain par rapport aux progrès technologique. Il a une crainte, l’essor et la puissance de l’ordinateur et de l’internet.

Plusieurs de ses œuvres sont connues de par le monde. Traduit en cinquante-deux langues et vendus à quarante millions d’exemplaires sur la planète, Solaris, Eden, Mémoires trouvées dans une baignoire, Prix dans le cosmos, Terminus ou encore Le Congrès, ont marqué le milieu de l’écrit de science-fiction.

Représentation d'une photo de l'université Jagellonne de Cracovie.
Université Jagellonne de Cracovie. Source: https://stringfixer.com/fr

Solaris

Nous avons vu que plusieurs romans de Stanislaw Lem ont marqué le domaine de la science-fiction. Ici, je vous propose de plonger dans une de ces créations. Solaris. C’est un roman qui contient un style, un milieu, un message et bien sur de la science. Ce livre raconte l’histoire d’une mission spatiale. Le héros, Kris Kelvin arrive à bord du vaisseau qui tourne autour de la planète Solaris. Elle est recouverte d’un gigantesque océan qui serait le cerveau de la planète. Ainsi, c’est une planète pensante.

Kelvin est un scientifique. Lorsqu’il arrive à bord de la station, il voit ses collègues perturbés. Le premier Snaut est à moitié fou. Le deuxième Sartorius, reste enfermé dans son laboratoire et le dernier, Gibarian vient de se suicider. Malgré tout ça, épuisé par le voyage, Kris va se coucher. Le lendemain, quand il se réveille, il voit à ses côtés une femme. Celle-ci est le sosie de la personne qu’il aimait des années auparavant, Harey. Elle s’est empoisonnée par sa faute. Le scientifique enferme le clone dans une capsule et l’éjecte dans l’espace.

Quelque temps plus tard…

Pendant plusieurs semaines, il n’y aura plus d’événements incongru. Kris étudie la planète afin de comprendre son fonctionnement. Une nuit, la femme réapparaît or, cette fois, le héros décide de la laisser vivre à ses côtés. Il poursuit l’étude de l’astre et apprend de nouvelles choses sur son mode de fonctionnement. Il découvre que Solaris fouille dans leur cerveau pendant le sommeil et créer la pensée la plus forte de chaque être humain. Ainsi, Kelvin s’attachant au souvenir d’Harey, la planète la recrée et fait d’elle une personne bien vivante que le héros va finalement aimer sans savoir qui elle est vraiment. Il aime le souvenir de sa femme et non pas la personne qu’elle est vraiment.

Représentation de la couverture du roman Solaris.
Couverture du roman Solaris. Source: https://www.amazon.fr/Solaris-Roman-Stanislaw-Lem/

Une science anthropocentrique

Stanislaw Lem a écrit ce roman en 1966 en pleine conquête spatiale. Il a un style très scientifique, d’ailleurs à plusieurs moments dans l’histoire, le héros va à la bibliothèque pour lire des études sur Solaris. Tous ces passages cumulés font quatre-vingts pages sur les trois cent vingt du roman. En fin de compte es ce que le style de ce roman n’est pas un piège ? Comme on l’a dit plutôt, Solaris est un livre de science qui s’attache à un problème fondamental pour le chercheur : que faire si la méthode scientifique échoue ?

Le fil rouge de l’œuvre est le résonnement de Kelvin et ses collègues qui découvrent que même après des années de recherche, personne ne comprendra jamais Solaris. Étant donné que c’est un problème qui dépasse les capacités du cerveau humain, peut-être serait il plus utile d’apprendre à nous comprendre nous-même tant qu’on le peut. Ainsi, plus ils observent cette planète plus ils se posent des questions sur le cerveau humain.

Solaris, qu’es-ce que c’est ?

Finalement, nous ne savons pas ce qu’est Solaris. Peut-être un dieu vivant ou peut-être que cette planète ne comprend pas et qu’elle ne vaut pas mieux qu’un homme. Cependant, nous pouvons comprendre la stratégie de narration de Stanislaw Lem. Elle consiste en quatre étapes : l’enquête scientifique, l’échec de la science, la piste spirituelle et pour finir l’humain. On peut donc voir ici que le vrai sujet de roman et Kris Kelvin et sa femme Harey. Dans cet état d’esprit, ce n’est pas de la science-fiction, mais plutôt des souvenirs tenaces que l’on traîne toute notre vie. Ils sont représentés ici par le sosie d’Harey.

Solaris est donc l’histoire d’un deuil, celui de Kelvin qui a donné le poison à sa femme et qui se sent coupable. C’est pour cela qu’à son arrivé à la station, il rejette le premier sosie. Il se perd dans son travail pour ne plus penser à ça, mais de par la deuxième arrivée de Harey dans le vaisseau, le souvenir revient. En fin de compte, il apprend à vivre avec elle, avec son souvenir qu’il finit par aimer. Or, ce n’est pas elle, ce n’est qu’une illusion et ce sera un amour qui mènera nulle part. Il acceptera donc de la laisser partir et vivra avec sa solitude. Il fera son deuil.

Représentation de l'affiche du film Solaris sorti en 2003.
Affiche du film Solaris sortie en 2003. Source: https://www.allocine.fr

Différentes distinctions

De par Solaris ainsi que via son travail, Stanislaw Lem à obtenu plusieurs distinctions. En 1981, il gagne le doctorat honoris causa. Cette distinction est un titre honorifique décerné par une université ou une faculté à une personnalité imminente. Pour celle-ci, c’est une école Polytechnique de Wroclaw puis l’université d’Opole de Lviv et enfin l’université Jagellonne de Cracovie en 1998 qui lui octroiera cette récompense.

Quelques années auparavant, en 1973, Stanislas est intronisé à la SFWA, la Science Fiction and Fantasy Writers of America, mais cette dernière annule sa décision en 1976. En effet, Lem a critiqué la science-fiction américaine comme bas de gamme. Il décrit cette littérature comme kitsch, pauvrement écrite et plus intéressé par la rentabilité que par les idées ou les nouvelles formes littéraires. L’institut lui proposera une adhésion ordinaire, mais il la refusera. Au total, ce ne sera pas moins de sept distinctions qui lui seront données.

Représentation du logo de la science fiction and fantasy Writers association.
Logo de l’institut Science Fiction and Fantasy Writers association. Source: https://www.sfwa.org/

Conclusion

Le 27 mars 2006, Stanislaw Lem meurt d’une crise cardiaque à l’hôpital de Cracovie. Il avait une longue maladie. Quelque temps, plus tard, Günther Anders lui rend hommage à l’égal de Jules Verne pour ses visions sur la révolution technique moderne.

Bien que Lem se soit fait connaître avec ces romans, ce ne sont pas là les seuls écrits qu’il ai faits. En effet, il écrira aussi des textes qu’il regroupera lui-même sous le terme d’apocryphes en 1998. La plupart de ces textes correspond à des faux articles de livres qui n’ont jamais existé. Ceux-ci sont parfois paru dans divers ouvrages et sous des titres différents, le plus connu et le seul traduit en français étant : bibliothèque du vingt et unième siècle.

L’œuvre de Stanislaw Lem contient une sévère critique du collectivisme. Sa peur de l’essor d’Internet et de la puissance des ordinateurs à permis à ses écrits d’être mondialement connu. Ceux-ci nous proposent de remettre en question l’être humain qui peut-être qu’inconsciemment à lui aussi peur des nouvelles technologies qui pourraient arriver.

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